- MARRUBE
- MARRUBEMARRUBEConsidéré par J.-E. Gilibert (1798) comme «l’une des meilleures plantes d’Europe», le marrube (Marrubium valgare L.; labiées), «mauvaise herbe» fréquente dans tout le Bassin méditerranéen, était déjà considéré comme le spécifique des affections de l’appareil respiratoire dans l’Égypte et la Grèce anciennes. Le Moyen Âge, qui l’employait couramment dans le traitement des mêmes maux, l’a de surcroît reconnu tonique, cholagogue et diurétique. Toujours usité en phytothérapie, entrant dans la composition de spécialités antitussives, il a presque déserté la pratique populaire, même là où il croît en abondance. Le principe actif est une substance amère, la marrubiine; le marrube contient aussi un certain taux de choline, un peu d’huile essentielle, du tanin, des mucilages, des résines, beaucoup de fer. Fluidifiant des sécrétions bronchiques, expectorant, le marrube est un excellent remède des affections pulmonaires chroniques, bronchite chronique et asthme humide en particulier. Adjuvant utile dans la phtisie, il y intervient aussi comme tonique en stimulant l’appétit. Fébrifuge, il a souvent donné de bons résultats dans le paludisme, et hâté la guérison de la fièvre typhoïde. C’est encore un emménagogue, un cholagogue (indiqué dans l’insuffisance hépatique et l’ictère), et un cardiosédatif efficace dans l’arythmie cardiaque; il peut réussir aussi dans l’insomnie des nerveux. La marrubiine étant insoluble dans l’eau, on emploie de préférence la teinture (15-25 gouttes, 4 fois par jour), l’alcoolature ou le vin (verser l litre de vin à ébullition sur 30 g de sommités sèches; laisser infuser 12 h en vase clos; passer en exprimant le jus; prendre 3 verres à bordeaux par jour, après avoir sucré si on ne supporte pas la grande amertume du marrube).• 1387; lat. marrubium♦ Plante herbacée (labiées), vivace, à odeur musquée, des régions tempérées. Marrube d'eau. ⇒ lycope. Marrube noir : variété de ballote.⇒MARRUBE, subst. masc.BOT. Plante de la famille des Labiées, duveteuse, à feuilles opposées crénelées et à fleurs blanches groupées à l'aisselle des feuilles, qui est utilisée en phytothérapie pour ses propriétés anticatarrhales, toniques et fébrifuges. Buvant par-dessus une tasse d'infusion de marrube blanc, sucrée avec du miel (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p.532). Les gentianes et les marrubes me grisent (CENDRARS, Dan Yack, Confess. Dan Yack, 1929, p.301).♦Marrube noir. Synon. de ballote (cf. FOURNIER 1961).Rem. Parfois fém. (cf. DUQ. Plantes 1974).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. [Fin XIe s. mar[r]ubie (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, n° 687)]; ca 1200 marubïon (G. DE DOUAI, Jérusalem, 6406 ds T.-L.; ca 1300 marrouble blanc (La chirurgie de l'abbé Poutrel ds Mél. Lecoy (F.) 1973, p.545); 1387-89 marrubre blanc (GASTON PHÉBUS, Livre de chasse, éd. G. Tilander, 16, 121); XVe s. [date du ms.] marube (Médicinaire namurois, éd. J. Haust, 337). Empr. du lat. marrubium, de même sens. L'a. fr. a la forme marroge/marruge (XIIe s. ds GDF. et T.-L.), aboutissement phonétique normal du lat. marrubium, qui a été rapprochée, p. étymol. pop., des mots de la famille de rouge, d'où l'a. fr. maroil/maruil (mil. XIIIe s. ds T.-L., s.v. marroge), par croisement avec
(rouille). Bbg. MERCIER (A.-L.). La Flore pop. d'Île-de-France. B. folklorique d'Île-de-France. 1962, t. 25, n° 20, pp.613-614.
marrube [maʀyb] n. m.ÉTYM. 1387, marrubre; lat. marrubium.❖♦ Bot. Plante dicotylédone (Labiées) herbacée, vivace, à odeur musquée, des régions tempérées d'Europe et d'Asie. || Marrube noir. ⇒ Ballote (fétide). || Marrube d'eau. ⇒ Lycope. || Propriétés dépuratives du marrube.♦ Par ext. || Faux marrube. ⇒ Agripaume.➪ tableau Noms de plantes médicinales.
Encyclopédie Universelle. 2012.